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Petits billets...
6 septembre 2013

TOUJOURS A COTE DE LA PLAQUE !!!

 

 

J’étais maintenant à un battement de cils de la quarantaine. Quelle blague !

Bien que logiquement effrayée par le reflet du miroir, l’essentiel de mon trouble ne se limitait pourtant pas à la fuite irrévocable de mon collagène. 

J’observais ostensiblement ce petit bout d’homme gazouillant dans son berceau quand je me suis surprise à me projeter dans un futur qui devenait soudainement improbable.

« Quand j’aurais un enfant… »

En attente du fabuleux déclic, je me faisais cette réflexion depuis 20 ans…

 

De même, je quittais des patrons, j’en retrouvais, je les requittais pour une seule raison : ne pas me plier à un job qui ne serait qu’alimentaire et tenter enfin de dénicher mon eldorado professionnel.

Quête qui durait depuis 20 ans…

En réalité c’était tragi-comique.

Me prenais-je pour une starlette espérant le rôle qui ferait d’elle une star ? Pour un chevalier à la recherche du Saint Graal ?

 

Dans ma cogitation innocente j’étais l’objet de curiosités, d’interrogations féminines.

Alors même que ces mères me vantaient l’épanouissement dans la maternité, elles me regardaient ébahies comme si j’avais eu la chance d’éviter une maladie que nous étions toutes censées attraper.

Pourquoi ? Pourquoi ce compagnon stable que j’avais trouvé depuis des lustres ne le désirais-je pas géniteur ?

Et cette désinvolture professionnelle ! Confrontée aux obligations familiales contemporaines, elle était scandaleuse !

Je suivais un mode de vie suspect.

Je voyageais, n’étais soumise à aucunes véritables contraintes quotidiennes…

Je m’octroyais ainsi une liberté qui semblait absolument indécente.

 

Et sous ces regards méfiants et indignés, je me demandais alors si solidarité féminine ne rimait pas uniquement avec solidarité maternelle ?

 

Je ne trouvais évidemment pas ma place.

 

Etrangement, ce sentiment me poursuivait depuis plus de 20 ans.

L’adolescente binoclarde, ingrate et timide que chaque classe se doit d’avoir dans son casting, c’était moi.

Je tenais le rôle à la perfection. Bien qu’outrée par leur superficialité, j’étais émerveillée par l’aisance de mes camarades. Désargentée, jamais à la mode, parfois ridicule – quand on se cherche sans guide, souvent on se perd – je ne pouvais pas me targuer d’être entourée.

Je vivais les émois de la jeunesse par procuration. Cachée derrière les verres épais de mes lunettes.

Définitivement à côté de la plaque…

Une éternelle étrangère à ma génération. 

 

Mais en étais-je réellement chagrinée ?

Certes non ! De toutes façons l’habitude était prise. Et si j’observais toujours mes pairs, cette fois ci à découvert, j’appréciais maintenant ne pas appartenir au camp des fatalistes.

En fait, ce qui m’atterrait véritablement c’était cet état d’esprit juvénile qui faisait fi du temps et cet espoir qui me poursuivait sans s’atténuer avec les années. Ce « tout est possible » qui m’empêchait de m’ancrer dans la vie réelle.

Je n’étais au final ni une starlette, ni un chevalier mais vraisemblablement un Don Quichotte.

Car je n’avais tout simplement plus 20 ans…Quelle blague !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
Petits billets...
  • Ce n'est pas mon journal intime...non...trop pudique...ce n'est pas de la littérature...pas cette prétention...Il est vrai que je tente de faire de l'humour...très subjectif... A vous de juger...
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